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dijous, 14 de maig del 2020

Rituel: une définition

C'était il ya peu, justement, le rituel du brin de muguet du 1er mai chargé de bons voeux de bonheur et de santé, c'est beau et c'est forcément beaucoup demander à un brin de fleur, si parfumé, si mignon, si robuste même, qu'il soit... C'est une autre histoire...

La Grande Librairie (LGL) du 6 mai (en confinement mais au rendez-vous, grâce aux réseaux sociaux, il faut le reconnaître) a été un nouveau grand plaisir. Si François Busnel, dont j'apprécie le talent de meneur de LGL, arrivait à se mettre au mot humain/humains quant il s'agit de l'ensemble de l'humanité, au lieu de traîner homme/hommes, plus par atavisme que par machisme, il me semble, ce serait parfait... Mais bon... c'est lent-lent les changements à ce niveau-là... De toute façon, un très grand plaisir quand même, LGL et super, celle du 6 mai, où des historiens étaient réunis et où Philippe Charlier était invité pour son beau livre (riches en photos apparemment impressionnantes) Rituels.

J'ai pris note de la définition qu'il donne du rituel en réponse à la question posée par Busnel "mais, à quoi sert un rituel ?) et la voici.

"Un rituel est une façon qu'ont trouvée les humains* d'organiser le chaos lorsque survient le désordre, une situation qui déborde ses sentiments, son organisation sociale, pour qu'on sache exactement quoi faire, qu'on ne soit pas démuni" ("les humains", c'est moi, parce qu'originellement, c'est "l'homme" et que... etc etc...)

On parlait de la société prise dans les griffes du covid-19... mais c'est une belle définition applicable à tous les rituels survenant après les désordres. Il ne s'agit pas ici des rituels comme celui du thé, du parfum, de coups de fil... Encore que...

Rituels, Philippe Charlier, Ed. Cerf, janv. 2020

lien pour voir en replay LGL du 6 mai, Crise sanitaire, ce que nous apprend l'histoire:
france.tv/france-5/la-grande-librairie/saison-06-mai-2020

À bientôt, Muriel

dimecres, 22 d’abril del 2020

Book titles on bookshelves...

Waouw !!! 


Enjoy it and bye bye for now !
Muriel

dimarts, 24 de març del 2020

salade Résilience* de pissenlits aux oeufs durs

c'est pas l'envie de verdure qui manque ! en tout cas, voilà une formidable salade:

salade Résilience de pissenlits aux oeufs durs, Quincy, aujourd'hui

j'ai 2 grands maîtres de la résilience auxquels recourir en cas de necessité, vers lesquels j'aime me tourner, même sans nécessité: le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, "père du concept de résilience" et un humain simple et tellement humain et puis... ma mère !

ma mère a pratiqué cette discipline vitale toute sa vie et c'est une résiliente de 1er ordre, admirable, c'est si souvent que j'ai l'occasion de le constater et quelle joie cela me donne ! une survivor !

déjà, jeudi dernier, en plein confinement donc, lors de notre coup de fil matinal, et comme je lui demande "ce qu'elle fait de beau"... et bien, "de la pâte à crêpes, c'est la Mi-Carême, il n'y  a pas de raison, je m'en ferai pour mon dessert et pour 4 heures".

la Mi-Carême, je reconnais que je n'y étais plus ! et pourtant, j'aime bien les dates, les retrouver au calendrier et les fêter en respectant (de près ou de loin) les coutumes... et les crêpes, c'est sacré: Chandeleur et Mi-Carême ! L'observation des rituels, l'attachement à ces traditions...

je raccroche et me mets doncs a préparer moi aussi de la pâte à crêpes, avec bonheur ! et bien vite, c'est une "activité partagée" entre Quincy, le Moulin Ballot et le Walden ! formidable, non ?

revenons, sinon à nos moutons, à la salade de pissenlits: coup de fil, cematin, en fin de matinée:

"ça va ? tu fais bien attention ? tu as tout ce qu'il faut pour manger ?
- oui, ça va, il me faudra bientôt un peu de fruits et légumes mais ça va quand même, j'ai ramassé un bon saladier de pissenlits dans le jardin et je vais me préparer ça avec des oeufs durs.
- mais c'est génial ! on en mangeait quand on étaient petits, non ? je m'en rappelle
- ben oui, c'est maintenant qu'ils sont bons et il y en a beaucoup, ça faisait longtemps que je n'en ramassais pas, c'est du boulot et puis les laver aussi, c'est du boulot, mais c'est drôlement bon, j'en ai beaucoup mangé petite, pendant la guerre... et après. Ça me fait plaisir, je vais me régaler."

je suis prise de tendresse et d'admiration, beaucoup de tendresse et une admiration absolue

je me dis aussi que ça fait plusieurs fois, et ça n'est pas du tout dans son habitude, que ma mère fait mention de la guerre, qu'elle la revit pendant ce confinement... moi, c'est certain, je n'ai rien vécu de comparable...

allez à plus, Muriel et... bises à ma mère, à qui ce post est dédié et Namasté-Moulin Ballot !
à demain !

et une recommandation de lecture du côté de chez Cyrulnik:

Un merveilleux malheur
 Les vilains petits canards
  Le murmure des fantômes

on bien le temps de les manger par la racine, les pissenlits !!!

* et puis, oui, le mot résilience s'applique après le trauma mais il s'agit aussi d'une aptitude, d'une attitude et au fil des traumas, on devient résilient, on vit sa vie en résilient-e ... ou non, bien entendu, et on se fait éventuellement une petite salade Résilience des familles !

dilluns, 23 de març del 2020

(Re) lire La Peste au temps du coronavirus

dans le cadre du télétravail puisqu'on est en confinement, je me suis mise à relire La Peste, dans l'idée de proposer un article pour le blog des bibliothèques de Barcelone [ bibarnabloc.cat ] et puis, dans la foulée, là, je me le suis traduit - un exercice curieux, pour moi, à vrai dire, inhabituel, l'autotraduc du catalan au français - afin de le consigner dans ce blog de carabistouilles et autres:

La Peste, d’Albert Camus, se vend, se lit et se relit beaucoup, partout, ces derniers temps et quoique cela  puisse sembler évident, on peut se demander pouquoi, pour quelles raisons exactement. Que peut-on bien chercher – et éventuellement trouver – en ces temps de coronavirus et de confinement, dans un roman publié en 1947 et dont l’action se situe à Oran ? Quelles clés pour la compréhension de ce qui nous arrive et pour notre survie ? Quels regards sur la peur, la dignité en ces temps de pandémie, quels portraits de l’amitié, l’amour, la haine, la solidarité et l’engagement nous donne ce roman qui fait effet de miroir à notre angoisse existentielle ?
Un temps de confinement indéfini est, certainement, un temps à mettre à profit pour lire ou relire les classiques de la littérature universelle et La Peste en est un. La Peste ne peut pas nous distraire de nos soucis, loin de là, en revanche, le roman nous présente des prises de position et des points de vue différents et nous invite, si on le veut bien, à faire une lecture philosophique de tout “cela“ qui est en train de se passer.
L’origine  du roman remonte à une épidémie de choléra, en 1849 à Oran, au Nord de l’Algérie (un des deux pays de Camus, avec la France) et comme dans tous les classiques, – ou est-ce pour cela que ce sont des classiques ?- on y trouve des destins individuels, tous tressés ensemble et fondus dans une  histoire collective et lire La Peste implique – ou permet – plusieurs couches d’interprétation : un temps, un endroit et un fléau particuliers deviennent tous les temps, tous les endroits et tous les fléaux. Le choléra est la peste et aussi la peste brune (nazisme) et bien entendu, le coronavirus ; Oran en 1849, c’est Oran au milieu du XXème siècle et c’est n’importe quelle ville de Chine, d’Italie, du monde, c'est Barcelone, juste maintenant, en 2020. Les télégrammes du roman sont nos whatsapp, facebook et instagram.
La peste devient le nom générique de  toutes les maladies contagieuses, de toutes les épidémies physiques et mentales. “Les pires épidémies sont morales” disait Camus (1947: temps de dictadures et de guerres à peine finies) “et les seuls remèdes sont forcément moraux aussi”. La peste est amenée par les rats, la peste brune, par les totalitarismes. Pourrions-nous penser notre temps actuel, un temps pris dans les griffes du coronavirus, en termes de totalitarismes ? Comment fonctionne notre économie, qu’est-ce que la globalisation, exactement ?
La Peste fait partie du cycle de la Révolte, avec L’Homme révolté et Les Justes (différent du cycle de l’Absurde l’autre pilier de la philosophie de Camus). Chez Albert Camus, c’est l’amour qui triomphe – le Dr Rieux a une capacité inouïe à aimer – et si la vie est absurde et n’a pas de sens, la plus grande victoire, la révolte parfaite, c’est la joie, le bonheur de vivre, la recherche d’un sens à la vie à l’intérieur de notre propre vie.
Il est impensable, pour le moment en tout cas, qu’on puisse un jour dire du coronavirus qui nous confine et nous inquiète “à quelque chose malheur est bon”. Pour le moment, c'est un peu trop dur et déconcertant. Il se peut, par contre, et d’une certaine façon c’est ce que nous espérons tous, que les individus, les sociétés, l’ humanité, ressortent de là grandis. Quel rôle joue la peste dans le roman ? Quel rôle joue et continuera de jouer ce virus dans nos vies ? Pour l’heure, c’est une bête implacable qui nous oblige à être avec nous-mêmes, à méditer sur le temps qui passe (ou sur notre manière de le passer), sur notre vie personnelle et nos choix tout au long de notre trajectoire, sur la vie en société, la mort...
L’épidémie est, tout à coup, et si nous jouons le jeu – ou si nous relevons le défi, plutôt -, une école de vie, un cours intensif de développement personnel. La consigne de confinement est la même pour tout le monde, chacun-e avec ses circonstances particulières (santé mentale et physique, enfants, animaux de compagnie, jardin, de la famille loin, télétravail, pertes ou non de gains, il y a tant de paramètres...) et le travail préliminaire que chacun-e aura effectué sur ses peurs, sur  la solitude, sur la passion de vivre aura aussi son mot à dire.
Quelle leçon tirerons-nous de ces temps si difficiles ? Quelle leçon les humains ont-ils tirée de la grippe espagnole, la terrible Influenza de 1918 ? de la grippe aviaire, des vaches folles, de l’Ebola, de tous les fléaux qui continuent à dévaster l’Afrique ? Et ces dernières années, quelle leçon avons-nous tirée jusqu’à présent, de la recrudescence des maladies respiratoires à cause de la pollution massive de l’air que nous respirons ?
Cette periode forcée de séparation d’avec nos êtres aimés et nos routines sera-t-elle une opportunité, au bout du compte ? Sinon pour nous, pour ceux qui viennent ? Nous sentons maintenant la fragilité de la vie parce que nous pressentons notre fin et la fin d’une époque que nous connaissons et “maîtrisons à peu près, plus ou moins bien ”. Serons-nous capables d’apprendre la compassion dont les grands sages de partout nous parlent depuis si longtemps et une bonne fois pour toute, l’amour de la Terre Mère, la Pachamama, comme on dit en terres andines ? Arriverons-nous à donner la priorité, enfin, à la vie, à freiner un rythme frénétique de croissance économique, et donc d’inégalités ? À repenser un ordre bénéfique pour le plus grand nombre de personnes et êtres vivants ? Dans La Peste, le Dr Rieux ne veut être qu’ “un homme solidaire avec les vaincus”.
“Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres et pourtant pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus” écrit Albert Camus. C’est grave... ou en est-il simplement ainsi ? Pourrions-nous changer quelque chose ? “La seule façon de s’en sortir quand on est un être humain, c’est de considérer que rien n’est n’est immuable, et la peste non plus”. Dans le roman, le chemin parcouru par chacun des personnages est fascinant. Chacun a quelque chose à nous apprendre. La leçon la plus magistrale, peut-être, est que si nous ne formulons pas les bonnes questions, il est sûr et certain qu’a peine sortis d’une crise, nous préparons directement le terrain pour la prochaine crise... la prochaine  peste. À la fin du livre, les gens ressortent dans la rue, heureux, le coeur léger, et c’est bien ce que nous désirons de toutes nos forces, en ce moment, sortir le coeur léger. Les gens sortent et rient... et Camus, par-dessus leurs rires, nous invite à nous poser la question : des gens simplement heureux ou... des imbéciles heureux ?
Pour le moment, La Peste, sous forme de roman, se propage partout, elle va sur les traces du coronavirus: pourvu, cette fois-ci, qu’elle nous touche en profondeur, durablement et qu’au sortir de cette lecture et de ce confinement, de cette pandémie, nous soyons mieux disposés, plus engagés, solidaires et pleins d'amour et de respect pour la Planète ! Authentiquement, viablement heureux.
Bonne (re)lecture ! Et ceci est un hommage et un remerciement pour tout le personnel soignant, tous les Drs Rieux du coronavirus pour la tâche immense qu’ils accomplissent, tous !

***
Sources: reflexions personnelles au cours de la relecture, nourries des apports de l’avalanche de commentaires et d’articles qui ont été publiés tous ces jours-ci autour de La Peste au temps du coronavirus. Écrire sur La Peste, n’a pas été un choix original, simplement une évidence.

Allez, à bientôt, Muriel (et prenez bien soin de vous ! restez à la maison !!!)

 Pdf gratuit:  bouquineux.com-telecharger-Camus-La-Peste

divendres, 20 de març del 2020

Activités partagées pour être ensemble, une expérience

vendredi 20 mars

on a tenu presque une semaine et dans l'idéal ça aurait pu durer bien plus mais... dans l'idéal: à 4 copines "de traversée" de ce confinement, on avait commencé à faire en même temps, chacune chez soi, des activités, allez lançons le grand gros mot, culturelles et si ça mettait un peu de chambardement dans un emploi du temps en constante reconstruction, ça a mis du baume au coeur et ça nous a semblé intéressant !

- La Grande Librairie (la dernière jusqu'au déconfinement):
France.tv/france-5/lla-grande-librairie-saison-le-courage
avec Sophie Nauleau, Fabrice d'Almeida et Fabrice Humbert sur le plateau, puis Richard Powers, depuis le Tennessee avec son merveilleux ouvrage L'Arbre-Monde (archi envie de le lire, titre original en anglais The Overstory) et Boris Cyrulnik, formidable comme absolument toujours, en liaison téléphonique
un super moment !

- Bibliómanos, une émission littéraire aussi, argentine, un format très différent de LGL, sympa, plein de fraîcheur

- une conférence philo et musique, autour de Beethoven, repêchée de France Culture

- une vidéo sur les 3 grands types de bébés et enfants (flexibles, peureux, fougueux) et des conseils pour être mieux à l'écoute, avec un exercice, qui m'avait plu, auquel la copine qui avait proposé l'activité nous avait invitées: "quelle musique décrirait / illustrerait chaque type, à votre avis ", alors
pour les flexibles, pour moi, c'est Un Américain à Paris, Gershwin, pour les peureux, Les Heures, Philip Glass et pour les fougueux, La calvacade des Walkiries, Wagner; une copine a proposé Mozart pour tous et l'autre, différents morceaux de Beethoven pour chaque catégorie

- un entretien avec Christophe André, sur la santé et la méditation (je suis une fidèle de Christophe André, sa sagesse et son calme me font du bien)

- un entretien avec Sylvain Tesson, sur France Culture, sur le confinement, merveilleux Sylvain Tesson, il m'avait tellement impressionnée quand je l'ai découvert, lors de LGL sur Notre-Dame, juste après l'incendie, un sage humble et sensible au possible (avoir choisi bien sa vie, l'attachement et le partage, savoir être seul(e), voilà les 3 points essentiels pour lui, dans la vie en général et dans la vie confinée)

Riche, non ? sauf qu'après j'ai décroché, pas pu caser tout ça, et carrément impensable à heure fixe, avec la vie de famille, le télétravail qui est bien plus lent que sur place à la bibli, la gym pour les cervicales et les dorsales et les lombaires et j'en passe (je m'y tiens et ça fait du bien !) et la médit. pour faire évacuer quelques nuages dans la tête...



A présent, nous sommes des arbres dans une forêt de doutes...
Qu'apprendrons-nous de ce confinement, par rapport à nos racines, à notre tonc, à notre branchage et notre feuillage ???

À plus, prenez soin de vous ! Muriel

dimecres, 4 de març del 2020

Paseando por el Raval: siempre una sonrisa en la calle d'en Xuclà



"El corte del cordón umbilical es un salto al vacío de 
consecuencias imprevisibles"* José Luís Cuerda.

(J.L. Cuerda, Madrid 1947-2020, cineasta: La lengua de las mariposas, El bosque animado, Amanece que no es poco, Así en el cielo como en la tierra...)

Esta mañana he estado paseando por el Raval, hacía tiempo que no me acercaba al centro-centro de Barcelona. Tenía que hacer un recado por las Ramblas y me ha apetecido amenizarlo con un paseo, aprovechando que a principios de marzo hay menos turistas y el corazón de la ciudad - aunque dramáticamente vendido a la causa del turismo (Barcelandia, o algo así) - se puede recorrer  tranquilamente.

El carrer d'en Xuclà es una de las callejuelas que siempre reservan alguna sorpresa, alguna sonrisa, en todo caso para mí. Hoy, he visto este cartel delante de la tienda Dada y he sonreído y he pensado cuan cierta era esa reflexión.

En el carrer d'en Xuclà está, pues, la tienda Dada, con joyas y bolsas de jóvenes diseñadores entre otras cosas, el Forn Boix, panadería de las antiguas con muy buena fama... y con buen pan ! hace años compré uno redondo de espinacas a la catalana (o sea de espinacas con uvas pasas y piñones), una locura de bueno, la Comercial Bolsera, donde se encuentran todas las bolsas de papel "habidas y por haber" así como papel de envolver regalos, tarjetas y cajitas. También hay en esta calle un mural de gatos, "Gats", que imagino será un homenaje a la importante población gatuna del barrio (la mayoría  en comunidades controladas). Me gusta verlo siempre que paso.

Carrer d'en Xuclà y... la Granja Viader, sitio entrañable de "toda la vida" para tomar una buena taza de chocolate espeso con melindros. Entrañable e histórico: fundado en 1870 y cuna del Cacaolat ! Entre los muchos Starbucks y otras cafeterías-franquicias, la Granja Viader destaca: estilo tradicional, solera, un sitio bonito, muy familiar actualmente llevado por la quinta generación. La novela Gust de cacau, (supongo que el título en castellano cuando se traduzca será Sabor a cacao) ) de Roger Torres i Graell, publicada el año pasado, relata la historia de esta Granja Viader i su inimitable bebida de leche con chocolate:



Granja Viader

Gust de cacau, Roger Torres, 2019,
Ed. Viena, barcelona

Me dejaba la herboristería Manantial de Salud, una de las mejores en Barcelona. Bajar el carrer d'en Xuclà es una experiencia sensorial, olfactiva sobre todo: primero los aromas del Forn Boix, luego los de la tienda de cafés y tés a granel, La Portorriqueña, y seguidamente, los de la herboristería, en conjunto, aromas que alimentan, hacen viajar y curan ! Y no me extenderé en otros olores muy desagradables que desafortunadamente también en sus momentos residen en el aire de la calle... ¿ para qué hacerles sitios en este post ?



He llegado al Mercat Sant Josep de la Boqueria y a la estación de metro Liceu y así se ha acabado el paseo... y la mañana.

Me pregunto quien era el Xuclà... un "personaje con personalidad", seguro, para que una calle lleve su nombre. Me informo y resulta que "xuclà" es una deformación fonética de joglar (juglar en catalán, de los juglares y los trovadores) que se pronuncia /ʒuˈɣɫa/ con acento tónico en la última sílaba (deformación de sonoro a sordo). La calle del Juglar... y ahora no sé porque no lo había buscado antes.

Hasta pronto ! Muriel

La coupure du cordon ombilical est un saut dans le vide aux conséquences imprévisibles


dissabte, 22 de febrer del 2020

Le son qui émane des fleurs...


Petit frère, tes 60 ans in absentia:
le coeur qui entend la voix qui a cessé,
la bague en porcelaine que tu avais vue pour moi,
les cloches des temples qui suspendent leur chant,
mais... ô celui des fleurs qui refleurissent...
à Quincy et partout !


Le  son de la cloche du temple s'arrête, 
mais pas celui qui émane des fleurs. *

Matsuo Bashō


* j'ai trouvé ces vers du grand maître des haïkus (Japon, XVIIème s.), dans un livre absolument fascinant, La plante et ses sens, de Daniel Chamovitz (Buchet-Chastel, 2014), un bijou, émouvant de surcroît:



Un haïku qui va comme un gant, comme bague au doigt, justement, dit-on ici, à cette journée du 22 février ! Oui, c'est là un beau un livre, que j'ai eu dans les mains, que j'ai retenu quelques jours, un privilège de bibliothécaire, absolument ! Le titre en castillan, c'est Lo que las plantas saben, c'est à dire, Ce que savent les plantes, alors comment résister à ça, tellement alléchant, de savoir ce que savent les plantes ! (le titre original en anglais c'est ça: What a plant knows, a field guide to the senses, alors c'est ça !) 

Allez à bientôt, Muriel, et pour la route, un autre haïku, du même poète:


Le jour s'éteint
mais pas le chant 
de l'alouette.


divendres, 14 de febrer del 2020

Grand moment de lecture-partagée avec petit lecteur...


approche passionnée de la lecture: Animals i colors
un livre tout doux et sensoriel

le préféré du moment: On és el Senyor Lleó ?
car oui, au fait, où est donc passé Monsieur le Lion ?

oui ! on l'a trouvé ! il était caché derrière le rocher !

et sa pote la Girafe, elle est là, cachée derrière un arbre ! 

Beaucoup de bonheur à lire en si merveilleuse, émerveillée et émerveillante compagnie !!!




Ce sont des livres bien sympa, traduits dans toutes les langues, oeuvres de la dessinatrice-illustratrice suédoise Ingela P. Arrhenius (la version en catalan est publiée par Planeta). Et ça ne s'arrête pas au Lion et à la Poule... Avis aux petits lecteurs et petites lectrices !

À bientôt, belles lectures à vous toujours ! Muriel

dimecres, 22 de gener del 2020

Parenthèse


parenthèses, crochets, accolades...

Parenthèse, du grec parenthesis, action d'intercaler; au sens figuré, une période formant un moment à part dans le cours régulier d'une existence, La-definition.fr

Mettre entre parenthèses, laisser momentanément de côté, le Larousse.

Linternaute présente la parenthèse sous 7 sens, j'en retiens 2: traverser une période différente du cours normal des événements, vivre le début d'une nouvelle aventure

Le Reverso énumère des synonymes: digression, divagation, épisode, incise, je garde ces quatre-là .

La définition du CNRTL-Ortolang est copieuse, et ajoute des précisions (les caractères gras, c'est moi): 
-Épisode plus ou moins long de l'existence, qui est considéré comme accessoire ou extérieur au déroulement normal de cette existence
- Chacun des deux signes typographiques en forme d'arc de cercle ( ), entre lesquels on place l'élément que l'on veut isoler; encadrement ainsi formé
- Loc. adv. Entre parenthèses, par parenthèses. [Dans un discours, pour introduire une remarque n'ayant pas de rapport direct avec ce qui précède ou suit] Soit dit en passant, incidemment.

Wikipédia donne l'historique et les usages en littérature, en mathématiques, en informatique, en musique... et en musique, ça donne: Lorsqu'une partie d'une partition est entourée de parenthèses, cela signifie qu'il est possible de jouer ou ne pas jouer la partie située entre parenthèses au choix de l'interprète. 

Un bel amas d'idées, qui mises bout à bout, tressées, cernent la parenthèse (ou les parenthèses, parce que l'ouvrante va, par la force des choses, avec sa fermante) et m'aident à mettre en mots ce qui s'est passé avec mon blog, ce rendez-vous que j'aime bien avec moi-même à travers les carabistouilles et autres pincées de vie que je tiens à consigner, pour y retourner, le cas échéant, ou les partager. Et je reviens au Larousse, qui synthétise sans dramatiser. Pour moi, il se sera agi d'une pause, simplement.

En effet, absolument rien de dramatique ne s'est produit, seulement la vie qui va et qui même, précisément, a jailli ! J'ai "laissé tomber"pour un temps, voilà tout (involontairement mais c'est un fait accompli) et, merci Linternaute,  je me suis mise à vivre le début d'une nouvelle aventure, le cours normal des événements a pris un autre tour, définitif. 

Les synonymes du Reverso, formulés à la négative siéent à mon propos: pas une divagation, ni un épisode, ni une incise. Ou bien si, une incise dans ma vie et de taille, et joyeuse, de plus en plus grande, de plus en plus indispensable et confondue à ma propre vie ! La digression, tous ces temps-ci, eût été de me mettre à ce blog. 

Une digression qui, nul doute, m'eût apporté une respiration, une... parenthèse, une incursion dans l'accessoire (face à cela qui s'invitait dans ma vie). La vie va et le temps et l'espace sont ce qu'ils sont... et enfin... le "comme ça, en passant, incidemment" n'a pas été possible...ça l'est à présent, plus, je veux m'y appliquer. 

Aucun regret par rapport à cette parenthèse, bien sûr que non. On ne peut pas tout vivre à la fois et ce que j'avais à vivre d'autre valait (vaut !) drôlement le coup et pesait (pèse) sacrément dans la balance: d'abord 3 kg et 50 gr puis au fur à mesure des livres à surprises, des comptines et chansons douces et des jeux de mains (qui ne sont pas toujours des jeux de vilains !) les 3 kg et quelques sont à l'heure actuelle 7 kg et des poussières... Puis ça sent bon, c'est chaud, c'est tendre et j'aime à la folie, c'est mon petit-fils, né début août, là où au calendrier de mon blog s'ouvre la parenthèse... Une parenthèse qui, de ses signes en forme d'arc de cercle, a encadré cette naissance, cet accueil, ce moment à part dans ma vie ! 

En écrivant tout cela, je me rends compte qu'il m'est difficile de m'en tenir à ce qui a été entre parenthèses, les causes et les effets: ouvrantes, fermantes... et débordantes, c'est la vie qui est comme ça ! 

Voilà, pause terminée, vie enrichie et c'est reparti pour un tour, ça continue !

Allez, à bien vite ! Muriel (et je salue Cathie, à qui je dois une longue missive, et aussi Nadine et puis Sylvaine)

Pour les livres à surprises, en voici 2 formidables, absolument:

Qui sui-je ?, de Tristan Mory


Cucamona, de Kenny Rettore

dilluns, 17 de juny del 2019

Inteligencia floral y agapantos...

"Tomen, al borde de un camino, una ramita de cualquier hierba, y sorprenderán en su trabajo a una pequeña inteligencia independiente, incansable, imprevista." *

"Se podría decir con seguridad, que las ideas acuden a las flores del mismo modo que se nos ocurren a nosotros" *

"La flor da al hombre un ejemplo prodigioso de insumisión, valor, perseverancia e ingeniosidad"*

La inteligencia de las flores, Maurice Maeterlinck (L'intelligence des fleurs, 1907)

Hoy, en la biblioteca, nos han llamado para reservar este libro. Ha sido como una pequeña pausa oportuna en la rutina de un lunes un poco atabalado ! Ese libro es... un pequeño tesoro !

Maurice Maeterlinck, (poeta, dramaturgo, novelista, filósofo, Gante 1862- Niza 1949, Premio Nobel de Literatura 1911) era defensor d'una conciencia extensa, universal, y sus ideas se adelantaron a movimientos intelectuales y sociales que surgieron después.


Agapantos, parque de Torreblanca, ayer, Muriel

Que vaya bien ! Muriel

dimecres, 8 de maig del 2019

L'art difficile de vivre bien... comme disait ce bon vieux Montaigne

"Quand je dance, je dance; quand je dors, je dors; voire, et quand je me promeine solitairement en un beau vergier, si mes pensees se sont entretenues des occurrences estrangieres quelque partie du temps, quelque autre partie, je les rameine à la promenade, au vergier, à la douceur de cette solitude, et à moy. Nature a maternellement observé cela, que les actions qu'elle nous a enjoinctes pour nostre besoing, nous fussent aussi voluptueuses, et nous y convie non seulement par la raison, mais aussi par l'appetit : c'est injustice de corrompre ses regles." Montaigne, Essais (publiés en 1580)*

Car, bien entendu, la pleine conscience, comme on dit (quand on n'use pas de l'inutile anglicisme mindfulness, j'adore l'anglais mais préfère en français les mots français quand ils existent et disent si bien ce qu'ils veulent dire), la pleine conscience, disais-je, n'est pas une nouvelle invention !

Il est des textes auxquels revenir fait du bien ! comme à des chemins, des clairières, des bords de rivière, des jardins amis !

Comme il est des bancs sur lesquels il est bon de s'asseoir, ceux-là, "du temps qui passe"**

Passeig de les Aigües, Muriel
Camí de Sant Pere Màrtir, maig '19, Muriel


et des arbres sous lesquels il fait un bien fou de s'arrêter un instant...

mindfulness = pleine conscience
comme
shinrin-yoku = se promener dans la forêt
;-)  Muriel

Et de cela, il faut se rappeler à temps, ce qui n'est pas toujours facile.

"Il n'est [...] science si ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie", toujours Montaigne

Michel Eyquem de Montaigne (1533 Saint-Michel de Montaigne, 1592, idem): voici le lien pour le fragment des Essais, dont sont tirées ces citations:

**Le banc du temps qui passe, Hubert Reeves: voir 


 À bientôt, Muriel et, ces vers de Basilio Sánchez (
Sin título,recueil
He heredado un nogal sobre la tumba de los reyes), pour la route: 

Dichoso el que, sentado
bajo los grandes árboles
que iluminan de verde las
mañanas del mundo, 
no renuncia al regalo de lo inmenso 

[Heureux celui qui, assis
sous les grands arbres
qui illuminent de vert
les matins du monde,
ne renonce pas au cadeau de l'immensité

le titre serait: J'ai hérité d'un noyer sur la tombe des rois]


dijous, 18 d’abril del 2019

Le retour des glycines...

La vue des glycines, quand c'est à nouveau la saison, tu les aimais tant, comme la vue des liserons (à cause de l'adresse de tes grands-parents, rue des Liserons) me replace au coeur de nos promenades à causer, à fredonner, à rire, à savourer une amitié "qui dure depuis tout le temps ! mais qu'est-ce qui, à présent, pourrait bien nous séparer ?" C'était tout simplement la mort, il fallait y penser... ou non ! Et cela fait 5 ans, j'ai dû refaire le calcul une fois et puis une autre...

les glycines... Muriel, Barcelone

Ma Grande Camarade, ça commence à être peuplé, pour moi, là-haut... un territoire inconnu qui devient de plus en plus ami et où le temps, paraît-il, ne compte plus... Pas le feu au lac, alors, pour m'y rendre à mon tour, non ! Ici-bas, comme on dit, ça marche autrement, le temps, et j'essaie à présent d'aller tranquillement du moment "ici et maintenant" au moment suivant...

Tiens, au fait, je suis dans la lecture de La femme rompue, l'incontournable Simone, pour mon prochain club de lecture, avec mes femmes bien motivées ! Clin d'oeil !

Salut ! Muriel

dimarts, 16 d’abril del 2019

Notre-Dame de Paris...

Notre-Dame en proie aux flammes, Notre-Dame qui brûle, une info dure à assimiler tout à coup, puis toutes mes images vécues de Notre-Dame qui affleurent en vrac en même temps que les images du feu, et, inévitablement, la Notre-Dame de Victor Hugo qui se fond à la cathédrale de pierre et de bois du coeur de la Cité...

"Notre-Dame de Paris est en particulier un curieux échantillon de cette variété. Chaque face, chaque pierre du véritable monument est une page non seulement de l'histoire du pays, mais encore de l'histoire de la science et de l'art."

"L'architecture est le grand livre de l'humanité l'expression principale de l'homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence"... 

 "Ne crût-on à rien, il y a des moments dans la vie où l'on est toujours de la religion du temple qu'on a sous la main."

et, c'est irréel, de la peine pour Quasimodo, quel désarroi !

"Pour ceux qui savent que Quasimodo a existé," (et je me reconnais là) "... Notre-Dame est aujourd'hui déserte, inanimée, morte. On sent qu'il y a quelque chose de disparu. Ce corps immense est vide ; c'est un squelette ; l'esprit l'a quitté, on en voit la place, voilà tout. C'est comme un crâne où il y a encore des trous pour les yeux, mais plus de regard."

L'histoire poignante de Quasimodo... puis je revois les gargouilles aussi, qui doivent se demander ce que c'est que tout ce feu, ou bien... restent-elles impassibles ? 

Retour sur une belle journée à Paris, c'était en 2005.


c'était un jour, en 2005... Muriel, Paris
le même jour, la même balade... Muriel, Paris

Mes balades à Paris, où j'aime toujours revenir, m'emmènent infailliblement, à un moment ou à un autre, près de Notre-Dame.
Et dans le ciel de Paris, qui est inlassablement changeant, ce jour-là, j'ai vu ça:


le temps avait tourné à l'orage et dans le ciel, au-dessus de la Seine,
j'ai cru voir un coeur... Muriel, Paris



Toutes les citations sont tirées de Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo (1831) 




À bientôt, Muriel (pensée profonde pour Marie-Annick, cela fait bien du temps que nos balades sur Paris n'ont plus lieu, interrompues...)



dimarts, 26 de març del 2019

Psycho Actif, le blog de Christophe André

Découverte heureuse du blog de Christophe André, à partager impérativement:

psychoactif.blogspot.com

Beaucoup d'admiration pour Christophe André, vraiment !

Après avoir eu plusieurs fois pendant un laps de temps déterminé son livre Méditer jour après jour, mais en catalan (les bibliothèques sont une mine de trésors), je me le suis offert, en français, avec les CDs, un livre qui fait du bien, un livre simple et beau sur la pleine conscience. Ça me fait du pain sur la planche... J'aime bien le pain !

https://www.editions-iconoclaste.fr/livres/mediter-jour-apres-jour/


Alors, à bien vite, à tout de suite... par la pensée ! Muriel


dissabte, 2 de març del 2019

Bones esposes i altres feminismes...

Comenta l'escriptora Meg Wolitzer (Estats-Units, 1959-) que "no va ser gens fàcil trobar un home per a fer de "jerk" (imbècil) a la pel·licula The Wife" (La buena esposa), adaptada de la seva novel·la homònima. Es veu que no volen...

Acabo de llegir això i m'ha fet somriure.

L'esposa, la caracteritza la Glenn Close i, al final, el seu marit, ho fa el Jonathan Pryce.
 
Joan Castleman (Glenn Close) es una buena esposa, de belleza madura y natural, la mujer perfecta. Pero lo cierto es que lleva cuarenta años sacrificando sus sueños y ambiciones para mantener viva la llama de su matrimonio con su marido, Joe Castleman (Jonathan Pryce). Pero Joan ha llegado a su límite. En vísperas de la entrega del Premio Nobel de Literatura a Joe, Joan decide desvelar su secreto mejor guardado. (FILMAFFINITY)


fotograma Sensacine
  
La darrera novel·la de Meg Wolitzer és The female persuasion, La persuasión femenina (Ed. Alba, col. Contemporánea - encara no traduït al català)


Per part meva, i en previsió d'aquest 8 de març, he preparat una exposició de llibres sobre dones i feminismes, a l'entrada de la biblioteca. Seguim !


una selecció, essencialment de la signatura 30.055.2,

publicacions molt recents i també d'antologia 



Les nostres lluites canvien la vida sencera !


Fins aviat ! Muriel

diumenge, 10 de febrer del 2019

Jour de la Saint-Arnaud... et une croyance celtique

Que de bonheurs (oui, au pluriel ! des bonheurs qui s'enchaînent, qui se nourrissent les uns des autres) la lecture, enfin, car je m'y suis mise, de Proust, À la recherche du temps perdu. Pour le moment, Combray, 1ère partie du 1er volume, celui du passage de la madeleine, des descriptions merveilleuses de paysages, des reflets du soleil couchant... et de ce paragraphe qui me parle si fort:

"Je trouve très raisonnable la croyance celtique que les âmes..."



En effet, l'Arbrenaud, tenez ! Tantôt un pin, tantôt un chataîgner... Et je mesure ma chance: si "pour beaucoup [ce jour ] ne vient jamais", il est venu déjà bien des fois pour moi ! Moi aussi, je trouve cette croyance raisonnable... et si je suis en désaccord, c'est, pour ce qui est des arbres, et autres êtres vivants, de cette façon de dire "de quelque être inférieur", car, inférieurs nous-mêmes, ma foi... Quant aux objets... et bien... "Objets inanimés, avez-vous donc une âme, qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?"*, n'est-ce pas ? Pardon, cher Marcel, il fallait que je le dise, maintenant que je suis en train de tomber en amitié (comme disent les Québécois) avec vous !

Et qui dit arbre, dit mélodie, mot, croissant de lune, regard, sourire, etc. etc... Un monde de rencontres inattendues et tout de suite reconnues !

À bientôt ! Muriel (Arnaud, pensée vive, mon p'tit frère !)

* Lamartine (Harmonies poétiques et religieuses)

divendres, 14 de desembre del 2018

Un pessic de poesia: Temps d'empelt

Temps d'empelt

Quan te'n vas anar l'arbre encara hi era.
Hi eren les fulles, intactes,
i hi era el resguard que feia el seu tronc.
Una ombra és tenir algú que no pregunte* per què,
que protegeix sense exigir res a canvi.
Ignorant la tècnica sovint tornem a l'arbre
buscant les arrels del que un dia hi vas deixar,
de l'esperança que es va quedar per créixer
quan els dies eren ferms com un camp de blat.
De tant en tant tornem a l'arbre,
un arbre que havia estat tots els arbres.
I és aleshores que ens agafem a les branques
i ens repetim en veu baixa:
no prospera l'empelt,
no prospera l'empelt,
no prospera l'empelt,
i és a l'ombra on tot més crema.

Àngels Gregori, Quan els grans arbres cauen

Àngels Gregori és una poeta valenciana (1985-) resident a Barcelona, és gestora cultural, dirigeix el festival de poesia del municipi d'Oliva (Comunitat valenciana) i és co-comissària de Barcelona Poesia.

Avui he pres el temps d'assaborir aquest poema, atreta pel títol, la paraula empelt, i perquè al cos del poema hi ressaltava la paraula arbre... M'agrada molt... però molt molt... Llavors, he pres uns minuts per a compartir.

Novetat a la nostre biblio (ens ha arribat molta poesia... un plaer)

* pregunte: variant de pregunta

Bé doncs, fins molt aviat, era... un pessic de poesia per fer camí ! Muriel (post dedicat als arbres de la meva vida, un bedoll, un roure, una morera, perdó, dues !, i molts amics-arbres més !)

dijous, 13 de desembre del 2018

... i ara amb la recepta de l'autèntica magdalena

Doncs sí, no fa mal fer-li un cop d'ull a la recepta de l'autèntica magdalena francesa, la de Commercy, la proustiana ! 



Hem re-arranjat l'expo de la Recerca i li hem afegit la recepta: 

a la nostra biblio, plaers de la vida ! 13 de des. de 2018, Muriel

Les magdalenes franceses tenen el seu origen a Commercy, a la Lorena. Les va inventar, temps era temps, la Madeleine Paulmier, cuinera d’una casa aristòcrata. Amb el pas del temps, s’han anat elaborant a molts països amb formes i sabors diferents. 

Les tradicionals magdalenes franceses, les de A la recerca del temps perdut, d'en Marcel Proust, es preparen de la següent manera:

Els ingredients:

3 ous ben frescos; 200 grams de farina; 50 cl. de llet sencera; 100 grams de mantega; 90 gr. de sucre; 25 grams de mel; 1 sobre doble de llevat, la pell ratllada d’una llimona
 
Sortiran unes 20 unitats aproximadament

L'elaboració:

La mantega ha d’estar a temperatura ambient (tipus pomada), igual que els ous.
En un bol gran, mesclem els ous amb el sucre, la mel i la ratlladura de llimona.
A continuació afegim la farina i el sobre de llevat (o gasificant). Anem movent fins que tots els ingredients estiguin ben integrats.
Incorporem la llet i la mantega·
Cobrim  el bol amb  un film i el guardem a la nevera durant una hora aproximadament.
Pre-escalfem el forn a 220º.
Untem el motlle (safata especial per a magdalenes) amb una mica de mantega  fosa.
Omplim tost els forats amb la mescla i posem la safata al forn durant  7-8 minuts, o fins que les magdalenes comencin a pujar.  A continuació baixem la temperatura a 180º i donem 5-6 minuts més de temps.
Per a treure-les fàcilment del motlle, és millor fer-ho quan encara estan tèbies.
Les deixem en una reixa i de seguida que estiguin fredes.

Es poden degustar amb una tassa de te, de cafè o de xocolata ben calenta. Evidentment, A la Recerca del temps perdut és una lectura idònia per acompanyar aquesta degustació !  


"Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes — et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot — s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir." 

Du côté de chez Swann, À la recherche du temps perdu, Marcel Proust (Valentin Louis Georges Eugène Marcel, de son véritable "petit nom" !)

En català, i en la versió d'en Josep Maria Pinto* (aquest passatge és el paràgraf just anterior al citat en francès... i és que la magdalena dóna de si !):

"Va enviar a buscar una d’aquestes pastetes curtes i rodanxones anomenades magdalenes, que semblen haver estat emmotllades en la valva ratllada d’una petxina de pelegrina. I tot seguit, maquinalment, aclaparat per aquella jornada ensopida i la perspectiva d’un endemà trist, vaig dur als meus llavis una cullerada de te on havia deixat que s’estovés un tros de magdalena. I en el mateix instant en què el glop barrejat amb molletes de pastisset va tocar el meu paladar, em vaig estremir, atent a alguna cosa extraordinària que passava a dins meu. M’havia envaït un plaer deliciós, aïllat, sense la noció de la seva causa. De cop i volta m’eren indiferents les vicissituds de la vida, inofensius els seus desastres, il·lusòria la seva brevetat, de la mateixa manera que opera l’amor, tot omplint-me d’una essència preciosa: o més ben dit, aquest essència no era a dins meu, era jo mateix. Havia deixat de sentir-me mediocre, contingent, mortal. D’on m’havia pogut venir aquella joia poderosa? Sentia que estava lligada al gust del te i de la magdalena, però que el superava infinitament, no devia ser de la mateixa naturalesa. D’on venia? Què significava? Com arribar a copsar-la? (...)
(...)I tot d’una ha aparegut el record. Aquest gust era el del trosset de magdalena que, el diumenge al matí a Combray (perquè aquell dia no sortia abans de l’hora de la missa), quan anava a dir-li bon dia a la seva habitació, m’oferia la meva tieta Léonie després d’haver-lo sucat en la seva infusió de te o de til·la.
"


Josep Maria Pinto és l'autor de la nova versió en català de La Recherche a l'Editorial Viena, Barcelona.

Fins aviat ! i... felices lectures per sempre mai !!! Muriel