dimarts, 17 de març del 2020

Los justos, Borges (Les justes)... une pincée de poésie

hier, j'ai reçu (whats, ça va bon train) ce poème de Jorge Luís Borges, Los justos, que j'avais déjà lu, il y a longtemps. J'aime beaucoup, le voici, et ensuite, sa traduction que j'ai piquée sur Internet et où, je confesse, j'ai remplacé quelques masculins "génériques" par des féminins ou des formules neutres ;-) parce que... parce que c'est aussi bien comme ça !

Los justos


Un hombre que cultiva su jardín, como quería Voltaire.
El que agradece que en la tierra haya música.
El que descubre con placer una etimología.
Dos empleados que en un café del Sur juegan un silencioso ajedrez.
El ceramista que premedita un color y una forma.
El tipógrafo que compone bien esta página, que tal vez no le agrada.
Una mujer y un hombre que leen los tercetos finales de cierto canto.
El que acaricia a un animal dormido.
El que justifica o quiere justificar un mal que le han hecho.
El que agradece que en la tierra haya Stevenson.
El que prefiere que los otros tengan razón.
Esas personas, que se ignoran, están salvando el mundo.

***

Les justes

Celui ou celle qui cultive son jardin, comme le souhaitait Voltaire.
Celui qui est reconnaissant à la musique d’exister.
Celle qui découvre avec bonheur une étymologie.
Deux employés qui dans un café du Sud jouent une modeste partie d’échecs.
La céramiste qui médite une couleur et une forme.
Le typographe qui compose bien cette page, qui peut-être ne lui plaît pas.
Une femme et un homme qui lisent les derniers tercets d’un certain chant.
Celui qui caresse un animal endormi.
Celle qui justifie ou cherche à justifier le mal qu’on lui a fait.
Celui qui est reconnaissant à Stevenson d’exister.
Ceux et celles qui préfèrent que les autres aient raison.
Tous ces gens qui s’ignorent, sauvent le monde.


A demain ! Prenez grand soin de vous ! Muriel

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