Devant deux portraits de ma mère, Émile Nelligan
Ma mère, que je l'aime en ce portrait ancien,
Peint aux jours glorieux qu'elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien!
Ma mère que voici n'est plus du tout la même;
Les rides ont creusé le beau marbre frontal;
Elle a perdu l'éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.
Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi,
Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d'or, brouillard dense au couchant des années.
Mais, mystère de coeur qui ne peut s'éclairer!
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer?
Émile Nelligan est un poète québécois (Montréal, 1879-1941) profondément marqué par Baudelaine, Verlaine et Rimbaud, disciple du symbolisme; depuis 1979 , le Prix Émile-Nelligan couronne un livre de poésie en langue française d'un ou d'une jeune poète d' Amérique du Nord .
Desde el 1979, el Premio Émile Nelligan, recompensa un libro de poesía en lengua francesa o un nuevo poeta de América del Norte. Os propongo una versión mía en castellano de este poema que descubrí hace poco, que encuentro bellíssimo y que dedico, como no, a mi madre !
Dos retratos de mi madre
Mi madre, cuánto la quiero en este retrato antiguo,
Pintado en los días gloriosos de su juventud,
El frente color de lirio y la mirada brillante
Como un deslumbrante espejo veneciano !
Mi madre ya no es la misma;
Las arrugas han surcado su bella frente de mármol;
Ha perdido ella el resplandor del tiempo
De su primer amor cuando era poema sentimental.
Hoy comparo, y me siento triste,
Aquella frente aureolada de alegría y ésta, gastada por la tormenta,
Sol de oro, niebla densa del crepúsculo.
Pero, ¡ qué misterio del corazón ¡ no entiendo:
Estos labios marchitos son los que me hacen sonreír
Y no el retrato sonriente, aquel me hace llorar.
Pierre-Auguste Renoir,
Bouquet de fleurs printanières
Hasta pronto, à bientôt (et bon anniversaire à ma P'tite Maman !)
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Què bonic!
ResponEliminaQUERIDA MURIEL
ResponEliminaHermosa poesía, y ¡qué suerte que la pusiste en castellano¡
un abrazote
magú