Je tire donc doucement sur le fil végétal imprimé dans ma mémoire et je revois, près du Moulin Ballot, les pieds dans un étang, des saules pleureurs bondés de hérons, (on ne distingue que quelques points blancs sur la photo, pourtant, c'était impressionnant)
Alentours du Moulin Ballot, Charente Maritime, juin '17, Muriel |
Alentours du Moulin Ballot, Charente Maritime, juin '17, Muriel |
Ce n'est pas un fil, c'est un ruban ! un ruban sur lequel sont imprimés des bois, en Corrèze, qui se partagent les paysages avec les prés où paissent les limousines, et les arbres du chemin qui longe la Saint-Bonnette à Laguenne (comme elle chante gaiement, la Saint-Bonnette, un plaisir de marcher cette musique ruisselante dans les oreilles), le "Tacot", qu'il s'appelle ce chemin-là, on y avance comme sous la voûte d'une cathédrale, en pleine "architecture des contemplatifs" (l'expression de Nietzsche se représente à moi à chaque occasion depuis les cours de philo au lycée, un legs précieux)
En Corrèze, près de Tulle, (Laguenne) juin '17, Muriel |
Corrèze, le "Tacot" au bord de la Saint.Bonnette (Laguenne), juin '17, Muriel |
"Architecture des contemplatifs" Le "Tacot", Corrèze, juin '17, Muriel |
La Saint-Bonnette qui chante parmi les arbres et les mains de ma mère, juin '17, Muriel |
Et le ruban se dévide au dévidoir... c'est le tour des arbres du Parc de Torreblanca. Entre autres (vieilles) connaissances, un micocoulier octogénaire qui a ravi mes trois octogénaires préférés entre tous sur la planète et qui étaient alors en visite chez moi. Il y a aussi eu, dans la plataneraie du Parc, la rencontre avec la huppe fasciée que, de mon côté, j'avais auparavant vue plusieurs jours d'affilée.
La huppe fasciée sur un platane, Torrreblanca, juin '17, Muriel |
La huppe fasciée, Torreblanca, juin '17 Muriel |
Pin méditerranéen, pignonnier, Torreblanca juin'17, Muriel |
J'aime bien me promener parmi les arbres du Parc de Torreblanca, des pins, des palmiers, des belombras (raisiniers dioïques)... La sécheresse a sévi beaucoup trop fort cette année et c'est triste de voir comme ils ont soif, tous.
Voici encore des photos de belombras (ce n'est pas la première fois qu'impressionnée par leurs racines végéto-minéro-animales je poste des photos sur ce blog), cette fois-ci, ce sont ceux du Mirador de Montjuic. "Moi, ça me ferait presque peur", j'ai entendu dire dans leurs parages. Peur, je ne sais pas, ça me fascine, ça oui:
Racines de belombra, Montjuic, juillet '17, Muriel |
Racines de belombras, Montjuic, juillet '17, Muriel |
Je suis aussi allée à un moment donné, comme chaque été, retrouver les arbres de "ma" forêt de Sénart, il y a des chênes que je connais bien, que j'ai vus s'étoffer, qui m'ont vue grandir, vieillir, qui m'ont entendue chanter à tue-tête ou penser tout haut à toute sorte de choses... Je leur suis attachée...
"Mon" chêne 1- forêt de Sénart, juillet '17, Muriel |
"Mon" chêne 2, Muriel |
Il y a, bien sûr, imprimés sur le ruban, les arbres de ce jardin auquel je reviendrai toujours et les bons moments de lecture sous la tonnelle (encore elle) des branchages entremêlés du saule pleureur, du boulot, du merisier et de l'un des noisetiers. Au pied du pin d'Autriche, un nid tombé, d'un tout petit oiseau, nul doute :
Nid... de quel oiseau ? Envolé depuis longtemps, à cette époque de l'année Quincy-sous-Sénart |
Puis l'inévitable balade au bord de l'Yerres, dont voici un aperçu (et nous sommes en territoire impressionniste)...
Au bord de l'Yerres à Boussy-Saint-Antoine, août '17, Muriel |
Au bord de l'Yerres... j'adore le vert, ma couleur préférée ! et les bords de l'Yerres ! août '17, Muriel |
... qui s'est poursuivie par une promenade dans le Parc de la Mairie de Boussy Saint-Antoine et j'ai fait la connaissance des arbres monumentaux qui donnent une valeur folle à ce parc et qui en font la beauté :
ville-Boussy-Saint_Antoine.fr-botanique/parcours
Ça m'a fait terriblement plaisir de voir le séquoia géant:
Le séquoia, du Parc de Boussy - 1 Muriel août '17 |
Le séquoia du Parc de Boussy - 2 août '17, Muriel |
Le séquoia du Parc de Boussy (ma mère et son amie Claude, salut les filles !) août '17, Muriel |
Et ces deux autres arbres aussi, d'après la web du parc, ce sont des... Je vais regarder ça tranquillement:
Parcours botanique, Parc de la Mairie, Boussy Saint-Antoine, août '17, Muriel |
Parcours botanique, Parc de la Mairie, Boussy-Saint-Antoine, août '17, Muriel |
Puis, des baobabs tout à fait inattendus sont littéralement venus à moi ! C'est à dire, une peinture de baobabs. C'est très beau ! Ils sont maintenant chez moi. L'auteure, l'artiste est une amie de mon groupe "élargi" et on m'avait bien dit qu'un jour je verrais ses peintures d'arbres (parce qu'on finit par le savoir, que j'aime les arbres). Je vous mets de ce pas en rapport avec Mick Cailleteau, ses arbres, ses vaches aussi, ses peintures (différentes techniques, vous verrez) et ses brotures (j'en ai vu deux, c'est magnifique, un mariage heureux de broderie et de peinture), allez-y, allez faire un tour sur son site, La palette de Mick !
Ma palette http://www.mickcailleteau.com
Baobabs, Mick Cailleteau (la photo est injuste, c'est plus beau que ça) Bises de Barcelone, Mick ! Muriel, août '17 |
Je continue à tirer doucement sur le ruban des arbres et là, ce sont les oliviers du Delta de l'Ebre. Car, dans le va-et-vient des vacances prises par petites portions, me voici revenue en Méditerranée:
Oliviers du Delta, le Pimpi près de Tortosa, août '17, Muriel |
Oliviers du Delta... au loin la chaîne de "Els Ports", août '17, Muriel |
Le figuier du Pimpi (nom de la maisonnette amie, dans le Delta), cet arbre merveilleux et généreux que je vous avais présenté au cours d'un autre été, est malade, trop de sécheresse, puis il est vieux... Il donne encore, et encore... la bonté même, un délice !
Retour complet à la bibliothèque, en passant, il y a de très beaux livres qui sont arrivés, toute l'année, sur l'intelligence et la sensibilité végétales, sur les valeurs végétales, la communication, la solidarité, l'amitié.
Par exemple, ceux de l'italien Stefano Mancuso (une référence dans le domaine de la neurobiologie végétale):
- Des hommes qui aiment les plantes: Histoires de savants du monde végétal
- Sensibilidad e inteligencia en el mundo végétal (j'ai l'impression qu'il n'est pas encore traduit en français)
Voici un entretien de Mancuso sur l'intelligence et la sensibilité végétales:
http://www.slate.fr/story/105137/plantes-intelligentes-droits , intéressant, touchant, très !
Et un livre de la géochimiste et géobiologiste américaine Hope Jahren (je ne crois pas qu'il soit traduit en français non plus), le titre en anglais, c'est Lab girl, a story of trees, science and love (Fille de labo, une histoire d'arbres, de science et d'amour), traduit en castillan par La memoria secreta de las hojas (La mémoire secrète des feuilles, pourquoi un titre si différent, je ne sais pas...)
Voilà, et à l'autre bout de l'écheveau, de ce ruban d'abres,ces livres-là, donc, à la bibli et aussi, ce palmier, que je ne manque pas de saluer au cours de ma pause:
À la Maternitat, Les Corts (BCN) , Muriel |
Les vacances sont finies mais.... pas tant que ça ! Il y a bientôt un weekend à Moià, au coeur de la Catalogne, et de beaux arbres m'y attendent !
Je vous laisse à présent en compagnie de Jacques Prévert, que j'aime tant et qui aime beaucoup les arbres, ce poème me touche particulièrement:
A Georges Ribemont-Dessaignes...
En argot les hommes appellent les oreilles des feuilles
c’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la
musique
mais la langue verte des arbres est un argot bien plus
ancien
Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des
humains
les arbres parlent arbre
comme les enfants parlent enfant
Quand un enfant de femme et d’homme
adresse la parole à un arbre
l’arbre répond
l’enfant entend
Plus tard l’enfant
parle arboriculture avec ses maitres et ses parents
Il n’entend plus la voix des arbres
il n’entend plus leur chanson dans le vent
Pourtant parfois une petite fille
pousse un cri de détresse
dans un square de ciment armé
d’herbe morne et de terre souillée
Est-ce… oh… est-ce
la tristesse d’être abandonnée
qui me fait crier au secours
ou la crainte que vous m’oubliiez
arbres de ma jeunesse
ma jeunesse pour de vrai
Dans l’oasis du souvenir
une source vient de jaillir
est-ce pour me faire pleurer
J’étais si heureuse dans la foule
la foule verte de la forêt
avec la crainte de me perdre et la crainte de me
retrouver
N’oubliez pas votre petite amie
arbres de ma forêt.
Allez, à bientôt ! Muriel, soeur ou fille des arbres (c'était... c'est encore pour quelques jours, un été 2017 dans la bienfaisante compagnie des arbres... et je salue au passage les personnes amies, aimées, qui étaient avec moi auprès de ces arbres au cours de ce périple à droite, à gauche...)
Belle entrée ! :) Il est beau ton blog !
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