Le 2 janvier, par exemple, j'ai eu le bonheur de revoir, en compagnie de ma mère et de ma fille - ce qui a rajouté une couche de plaisir - un film que j'avais adoré à sa sortir (2010): La tête en friche, de Jean Becker avec Gisèle Casadesus et Gérard Depardieu (d'après le roman homonyme de Marie-Sabine Roger). C'est un film merveilleux, vraiment... les acteurs, l'histoire, le bonheur de la lecture, l'amitié... Dans la foulée j'ai lu les mémoires racontées "à la bonne franquette" et qui sautent "du coq à l'âne" de Gisèle Casadesus, mémoires écrites pour fêter ses... 100 ans ! Le titre ? Cent ans, c'est passé si vite... Une lecture qui fait sourire, qui apaise, qui est bourrée de joie de vivre, de tendresse, de patience, de tolérance, qui rend heureux ! Et je m'étais dit que j'en parlerais ici...
La tête en friche, film de Jean Becker, 2010 |
Abécédaire intime de Gisèle Casadesus |
Le 3 janvier, je l'ai passé dans une pensée profonde pour ma Grande Camarade. Ç'aurait été son anniversaire. On était elle et moi, et plusieurs autres copines, de la même année. C'est elle qui inaugurait le nouvel âge, qui nous mettait sur la voie de l'âge qu'on aurait dans l'année. Ce rôle d'éclaireuse, d'ailleurs, ne l'amusait pas follement ! Marie-Annick, mon Amie Soeur, tu me manques ! Dans la soirée, je me suis retrouvée dans la basilique de Santa Maria del Mar, au détour d'une balade dans la vieille ville (de Barcelone, bien sûr). Elle est très très belle cette église et même si avec Marie-Annick nous n'avions pas coutume de partager des églises, elle était avec moi dans la magnificience de ses colonnes !
Pour un coup d'oeil virtuel sur la basilique de Santa Maria del Mar, cliquez là-dessus:
http://www.santamariadelmar-barcelona.
Puis le dimanche 4, en balade dans le massif de Collserola, sur le chemin "de Les Aïgues", par temps clair, la ville de Barcelone à nos pieds, étalée entre le massif et la mer, et ce figuier de Barbarie qui fait sa vie là, dans la gouttière, ça lui suffit, c'est incroyable, j'ai fait cette photo, pour la mettre ici:
Carretera de les Aïgues, Collserola, vue sur BCN, gener '15, Muriel |
Il y a eu ce coeur, aussi, rencontré sur la plage, le jour suivant ou encore celui d'après:
Coeur de brique poli par la mer, plage de Gavà, janvier '15, Muriel |
Et comme il n'y a pas que la joie de vivre d'une centenaire, des coeurs qui accrochent le regard sur les plages tranquilles et des figuiers de Barbarie qui vivent en paix leur vie de contemplatifs, il y a eu l'attentat contre Charlie Hebdo et les autres atrocités qui s'en sont suivies :-(
Je n'ai rien à ajouter à ce sujet qui n'ai déjà été dit et redit :-( Consternation...
Il y a eu de beaux dessins en réaction en provenance de partout, celui-ci par exemple:
dessin emprunté ici pour ce blog à je ne sais quel artiste, mais merci ! |
Et un que j'aime beaucoup, qui dit exactement ce que je pense, et la veille j'étais entrée dans une basilique et l'ai encore une fois trouvée très belle, et ç'aurait pu être une mosquée ou une synagogue ou n'importe quel temple n'importe où, parce que ça m'est égal, j'aime tous les lieux sacrés quand ils abritent la paix, c'est celui-ci:
idem |
Et les massacres au Nigeria, qui se sont produits simultanément, découlant de la même folie ! Et tous les gens qui tombent tous les jours et qui n'ont rien fait, rien demandé, dans tous les pays en guerre :-( et dont parle à peine:
Maman, pourquoi le monde ne manifeste pas pour nous aussi ? Un monde inégal ? |
Enfin... :-(
Pendant le même temps, car la vie va, il y a eu des moments d'amitié avec les thés et gâteaux poires-amandes, les couchers de soleil (nous en avons ici eu de très beaux), la douceur et la tendresse de ma mère que j'ai eu le privilège d'avoir auprès de moi... et toutes les espérances et les résolutions qu'apportent toujours, c'est comme ça, les années nouvelles...
Voilà... ces posts n'ont pas vu le jour, comme tant d'autres tout le temps, parce que la vie va et que les idées, les images, les évènements se télescopent... et qu'il y a toujours tellement de choses à faire. Je n'ai par exemple encore jamais rendu hommage, dit adieu, à Gabriel García Márquez (Aracataca, Colombie, 1927, Mexique, D.F., 2014, prix Nobel de littérature 1982, Cent ans de solitude et L'amour au temps du choléra, entre autres bijoux). J'ai tant aimé le lire, il est tellement indéfectiblement lié à "ma" Colombie, ah ! Gabo !, "mon" écrivain, mais voilà, mort juste un jour avant ma Grande Camarade au chevet de qui je me trouvais... Je ne me suis pas recueillie non plus à la mort de Nadine Gordimer (1923-2014, Afrique du Sud, prix Nobel de littérature en 1991 "son oeuvre épique ayant rendu à l'humanité d'eminents services"), je m'étais dit que je lui consacrerais un post... car je l'admire aussi beaucoup...
Gabriel García Márquez- photo EFE |
Nadine Gordimer- photo Reuters |
Voilà... Ce blog que j'aime cultiver, c'est seulement un journal pas au jour le jour... C'est simplement "à l'occasion" et des points forts passent à l'as tandis que d'autres y trouvent une belle place, ou, bêtement, le plus souvent, des carabistouilles, des anecdotes... et c'est que la vie va et qu'elle va comme elle va...
Allez, à la prochaine, Muriel
Et pour la route, et pour que ce soit la musique qui prenne le dessus, l'Intermezzo en La majeur, opus 118 de Brahms, parce que, c'est sûr, un requiem aurait du sens ici mais la légèreté de cet intermezzo l'a aussi... Et puis, définitivement, à la question un jour posée par Françoise Sagan, c'est le titre d'un de ses romans, "Aimez-vous Brahms ?", je réponds: "Oui ! Et comment ! "
À bientôt !