dimecres, 25 de gener del 2017

Una biblioteca magnífica, somptueuse !

Passa amb les biblioteques com amb qualsevol cosa: unes són molt boniques, fins i tot sumptuoses i altres no són tan angelades. La del Sultà Baiazet II, a Constantinoble - parlem de principis del segle 16 - és absolutament magnífica. Parla Michelangelo:

"[...] Decididament, aquets otomans són els mestres de la llum. La biblioteca de Baiazet, com la seva mesquita, en un promontori, és banyada per un sol omnipresent però discret, els raigs del qual mai no toquen els lectors de manera directa. Cal tota l'atenció d'un Miquel Àngel per descobrir, en el savi joc de la posició i l'orientació de les obertures, el secret de l'harmonia miraculosa d'aquest espai simple, la majestuositat del qual, en comptes d'esclafar el visitant, el col·loca al centre del dispositiu, l'afalaga, l'exalta i el reconforta."
(Parla'ls de batalles, de reis i d'elefants, Mathias Énard, traducció de Mercè Ubach, ed. Columna)

Igual igual que la "meva" biblio, però sense l'harmonia miraculosa, ni el panorama, ni els jocs de llum ;-) i segurament els usuaris no s'hi senten afalagats ni exaltats, però... fa la seva funció amb els seus 75.000 documents i escaig ! I, si li tinc carinyo ? Òbviament ! No podria ser d'una altra manera !



Il en va des bibliothèques comme de toute chose ici-bas, il y en a de belles et de moins belles, et celle du Sultan Bayazid II (ou Bajazet), à Constantinople, est splendide. On est au tout début du 16ème siècle... Écoutez, c'est Michel-Ange qui parle:

[...] Ces Ottomans sont les maîtres de la lumière. La bibliothèque de Bayazid, comme sa mosquée, sur une hauteur, est baignée d'un soleil omniprésentmais discret, dont jamais les rayons ne tombent directement sur les lecteurs, Il faut toute l'attention d'un Michel.Ange pour découvrir, dans le jeu savant de la position et de l'orientation des ouvertures, le secret de l'harmonie miraculeuse de cet espace simple dont la majesté, au lieu d'écraser le visiteur, met celui-ci au centre du dispositif, le flatte, l'exalte et le rassure.  
(Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Énard, ed. Actes Sud)

Pas exactement comme la bibliothèque où je travaille, non, que j'ai par ailleurs prise en affection, mais comment dire, ni jeux de lumière, ni harmonie miraculeuse, ni panorama. Je ne crois pas non plus que les visiteurs s'y sentent flattés ou exaltés... Mais toute modeste qu'elle soit, et même plutôt moche (parce qu'il y en a de vraiment jolies à Barcelone), allez, elle tient la route et joue le jeu avec ses quelques... 75.000 documents !


Fins aviat, à bientôt, Muriel

dimarts, 24 de gener del 2017

Aide-toi, le ciel t'aidera... Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

C'est un proverbe qui vient du fond de l'enfance: "Aide-toi, le ciel t'aidera", un proverbe "à ma mère", à certains instits et profs que j'ai eus aussi... et qui m'est revenu en lisant ce passage de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, roman de Mathias Énard (dans l'oeuvre duquel je viens de séjourner un moment ayant enchaîné Parle-leur de batailles... et Boussole):

Manuel [le traducteur] est fasciné.
Amusé par son intérêt, Michel-Ange crâne. Il lui demande de poser la main sur la table et, en deux minutes, il esquisse le poignet, toute la complexitñe des doigts recourbés, et la pulpe des phalanges.
- C'est un miracle, maître, souffle Manuel.
Michelangelo part d'un grand éclat de rire.
- Un miracle ? Non mon ami. C'est pur génie, je n'ai pas besoin de Dieu pour cela.
Manuel reste interloqué .
- Je me moque de toi, Manuel. C'est du travail, avant tout. Le talent n'est rien sans travail. Essaie si tu veux.
Manuel secoue la tête, paniqué.
- Mais je ne sais pas, maestro, j'ignore tout du dessin.
- Je vais te dire comment apprendre. Il n'y a pas d'autre façon. Appuie ton bras gauche sur la tabledevant toi, la main à demi-ouverte, le pouce détendu, et avec la droite dessine ce que tu vois, une fois, deux fois, trois fois, mille fois. Tu n'as pas besoin de modèle ni de maître...

Le passage continue et, là, c'est un autre grand sculpteur, Eduardo Chillida - avec la géniale façon qu'il a de dire des mains qu'elles sont "des sculptures portables" (ou devrais-je dire portatives, voilà, je le tiens: trans-portables) - qui fait irruption dans la lecture ! Et oui, les mains, les formidables mains ! C'est beau, ce qu'il dit, Michel-Ange:

- ... Il y a tout dans une main. Des os, des mouvements, des matières, des proportions et même des drapés. Fais confiance à ton oeil. Recommence jusqu'à ce que tu saches.

El la leçon continue mais en se retirant, Manuel le traducteur se demande bien s'il va oser se mettre à dessiner !


Eduardo Chillida - Main
Michel-Ange - David

C'est une lecture qui m'a beaucoup plu et que je vous recommande vivement: Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, pour moi, un petit bijou !

Mathias Énard, Actes Sud

Sur ce, à la prochaine ! Muriel

divendres, 20 de gener del 2017

Instantané coeur et main


Maria do Mar Rêgo en un point du Portugal en janvier 2017 

Voici la photo sourire, la photo bonheur, que j'ai reçue hier, ou peut-être avant-hier: quel heureux moment ! De temps en temps, elles font ça, les pommes de terre, elles se présentent à nous sous la forme d'un coeur :-) C'est toujours, toujours bon, de les voir comme ça, et celle-ci en rejoindra d'autres, déjà consignées dans ce blog :-)

Merci pour la pensée, le partage: j'aime les mains, j'aime les coeurs, j'aime les pommes de terre, j'aime ces instants-là !

À bientôt, Muriel (saudades e beijinhos, Maria do Mar !)

dimarts, 10 de gener del 2017

Zygmunt Bauman...

Zygmunt Bauman...
una gran estrella al cel,
une formidable étoile illumine le ciel

una estrella que m'ha, doncs sí, textualment, il·luminat (fet pensar, donat paraules-eines, reconfortat: hi ha humans molt humans !)

on tape sur google et on lit: "sociologue et philosophe de prestige international, recherches sur les concepts de modernité et postmodernité, sur l'amour, la vie, le présent liquides...", moins scolairement, moins neutre, moins google, j'ai tout de suite en tête les mots: humain, archi-humain, clairvoyant, lucide, indispensable...

una referència, una clau per entendre aquest món perdut entre les vies virtuals, globals, ràpides, massa ràpides, Zygmunt Bauman, un model de pensament humà des de l'amor als humans...






i més llibres, bien d'autres livres !

nascut al 1925 i essent... humà, no podia ser etern i la mort se l'ha emportat a descansar... quina sort hem tingut de tenir-lo tan de temps entre nosaltres, els humans !

Zygmunt Bauman est mort hier, il fallait s'y attendre mais quand même, ça n'empêche pas d'être triste, de sentir qu'une sacrée lumière vient de séteindre...
lui soit-il donné depuis tout là-haut (ou tout là-bas, où qu'il soit) de briller encore sur nous, d'éclairer encore nos sociétés pour que tout redevienne un peu plus solide, l'amour, la vie, le présent: l'humain...

cher Monsieur Bauman, merci de tout coeur, que en pau descansi tot el que es mereix descansar i si pot continuar a ajudar els nostres pensaments liquats a trobar el seu camí terrestre al mig de la bogeria virtual, doncs gràcies, moltes gràcies !

pour se rapprocher de sa pensée, la revoir encore et l'ancrer un peu plus:


Fins aviat, à bientôt ! Muriel

diumenge, 1 de gener del 2017

2017 !


Des del Parc de Torreblanca, Baix Llobregat, foto des. '16, Muriel


À bientôt, hasta pronto, fins aviat ! Muriel

dimecres, 21 de desembre del 2016

Lots de nouveautés en langues étrangères: Vous n'aurez pas ma haine...

Avant-hier lundi, je recevais à la bibliothèque le lot des livres en langues étrangères dont j'avais passé la commande le mois dernier. C'est toujours un plaisir de recevoir "le lot", d'en sortir un par un les livres. Cette fois-ci, ce sont exclusivement des romans, soit des romans classiques qu'il y avait à remplacer (Mrs Dalloway, Virginia Woolf, Disgrace, J. M. Coetzee, L'invitée, Simone de Beauvoir, par exemple), soit de nouvelles acquisitions (des nouveautés ou bien des titres moins nouveaux mais qu'on n'avait pas encore à la bibli). Parmi les nouvelles acquisitions, justement, triste coïncidence avec l'attentat au marché de Noël à Berlin, le livre Vous n'aurez pas ma haine, d'Antoine Leiris:




On l'avait déjà dans les biblis, depuis quelques mois en catalan et en castillan, un tout petit livre à lire dans n'importe quelle langue, c'est certain, et il m'a semblé important aussi de pouvoir le proposer à nos usagers en version originale. Un très beau texte, émouvant et qui, malheureusement reste valable, d'actualité, comme on dit, la douleur et l'incompréhension face à l'horreur et à la perte d'une personne aimée étant la même à chaque fois pour le commun des mortels, qu'il s'agisse de l'attentat au Bataclan, à Paris, l'année dernière, de ceux au Nigéria quotidiennement, en Syrie (idem), en Jordanie (une triste première hier) et avant-hier, donc, au marché de Noël, à Berlin. "Vous n'aurez pas ma haine", savoir dire ça, chapeau ! et par ailleurs que dire d'autre, face au terrorisme, de vraiment intelligent, qui fasse vraiment avancer les choses dans le sens de la paix, de la vie ?

J'avais lu la lettre qu'Antoine Leiris avait publiée sur Facebook au lendemain de l'attentat au Bataclan
 [ facebook.com/antoine.leiris/posts/vous-n-aurez-pas ma-haine ].
Puis il a fait de sa lettre un livre et un documentaire. Le journaliste Antoine Leiris est devenu, malgré lui et aussi parce que c'est une force qu'il a en lui, un militant contre la haine, pour la vie et le bonheur de vivre.

Puisse le contenu même de ce livre en faire un de ces jours (le plus tôt sera le mieux !) un livre "démodé", un livre d'Histoire, un livre témoignant de faits n'ayant plus cours ! On le sait, la haine n'a jamais été une réponse face à la haine, la haine nourrit la haine et la haine les atrocités... Ce livre est beau et son message mérite de toucher le plus grand nombre de gens !

Le soir même, donc, je l'ai rapporté pour le proposer à une dame, âgée maintenant, qui a perdu sa mère quand elle avait 5 ans pendant la seconde guerre mondiale, C'était dans un village de la Brie, occupé mais justement, il y avait l'Armistice (de 1940) et tuer les habitants n'avait pas lieu d'être... Tuer n'a jamais lieu d'être, on est d'accord, mais c'était la guerre... et l'Armistice, c'est la trève en principe. On sait bien que la guerre fanatise, quelle saloperie la guerre, et la jeune femme de 25 ans fut tuée et laissée là dans les champs de blé. La dame, qui a lu ce grand petit livre d'Antoine Leiris d'un trait et dans une grande émotion, n'a jamais eu la haine, c'est sa force et sa beauté. La jeune femme morte dans les champs, serait devenue ma grand-mère si la folie mortifère n'avait pas sévi ce jour-là sur son passage... La vie a continué sans elle et avec les guerres (c'est Prévert qui disait ça dans son poème Familiale...).

À bientôt, pensée reconnaissante pour Antoine Leiris et bise affectueuse pour ma mère, Muriel

Et pour plus d'infos sur le documentaire:
leblogtvnews.com/2016/11/document-a-voir-ce-soir-vous-n-aurez-pas-ma-haine-avec-antoine-leiris.html


diumenge, 27 de novembre del 2016

Marque-pages et promenade parmi les peintures de Lluïsa Vidal

Comme d'habitude les marque-pages qu'on donne à la bibli annoncent des événements culturels sur Barcelone. Ces derniers temps, c'est, entre autres petits et grands plaisirs, l'expo Lluïsa Vidal, peintre du modernisme, au MNAC. J'aime beaucoup cet autoportrait, enfin, là, le détail:

Marque-pages Biblioteques de
Barcelona: Lluïsa Vidal al MNAC,
Muriel, nov. '16

Et d'ailleurs, je suis allée y faire un tour, à l'expo, dimanche dernier (30% de réduction sur le prix de l'entrée en présentant le carnet de bibliothèque, un peu de pub en passant !) J'ai bien aimé, une promenade agréable parmi ses peintures, et ses dessins aussi. Pour les peintures, j'ai surtout aimé son Autoportrait (un petit tableau: 40 sur 40 peut-être, je ne me rends pas compte avec le cadre) et aussi La fillette au petit chat noir (on pourrait tout aussi bien dire, pour rejoindre les biblis et boucler la boucle: "Fillette absorbée dans son bouquin et petit chat la regardant" !):


Lluïsa Vidal, Autorretrat (autoportrait), c.1899

Lluïsa Vidal, La nena del gatet negre, c. 1903
(la fillette au petit chat noir)


* Lluïsa Vidal (1876-1918, Barcelone): pour en savoir davantage, voici une brève présentation en français:
aparences.net/actualites/expositions/lluisa-vidal-peintre-du-modernisme/

(Dans cette présentation, pour ce qui est du tableau au violoncelle, pourquoi est-ce Le repos du violoncelliste et non pas de la violoncelliste ? C'est aussi au masculin dans le titre original en catalan... Il y a plus d'un siècle de cela et il y avait, à ce niveau-là, pas mal de pain sur la planche, c'est bien simple, il y en a encore ! Parce que, sur cette page-là, aparences.net, pourquoi diantre dit-on "la première grande rétrospective dédiée au peintre Lluïsa Vidal, moi, franchement, ça me choque, à la peintre, non ?! Le photographe Annie Leibovitz ? le sculpteur Camille Claudel ? l'acteur Audrey Hepburn ? le violoniste Anne-Sophie Mutter ? Ça cloche, non ? Un peu de bon sens et d'élégance, tout de même ! Voilà, c'est dit !)

En tout cas, Lluïsa Vidal fut la seule femme de son époque à prendre des cours à Paris (quand elle en revint, elle s'affilie illico au groupe des Féministes catholiques de Barcelone, ce qui nous fait penser qu'elle n'y apprit pas que de la peinture) et qui vécut de sa peinture et ses dessins en les publiant, en exposant, en donnant des cours particuliers dans son atelier.

Voici aussi la page en catalan, plus complète, de Viquipèdia:
cat.Viquipedia-Lluisa-Vidal-i-Puig

voici aussi cette page (en castillan) du journal La Vanguardia, justement, à l'occasion de l'exposition au MNAC:
la-vanguardia.com/cultura-lluisa-vidal-nuestra-berthe-morisot.html

et voici enfin cet article (en castillan) du portail Mujeres en la historia (les femmes dans l'histoire), sur Lluïsa Vidal. On voit l'atelier de l'artiste, photo sympa, cliquez !
mujeresenlahistoria.com-pintura-2016/09/lluisa-vidal

** Le modernisme catalan:
fr.wikipedia.org/wiki/Modernisme_catalan

*** MNAC: Museu Nacional d'Art de Catalunya (expos temporaires + fond permanent art roman catalan)

À la prochaine, Muriel